L’âme des lieux n°4

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Edito

Qui sont les Européens aujourd’hui ? Qu’attendent-ils de l’Union européenne ? Quelles sont leurs différences, leurs valeurs communes ? À la veille des élections, et à l’heure où les eurosceptiques gagnent du terrain, il nous a semblé fondamental d’ausculter par les cartes et par les chiffres le lien qui existe entre les Européens.

Surprise, les citoyens européens ont confiance en l’UE. Ils reconnaissent partager une histoire et une culture commune. Ils en attendent même encore plus ! Pourtant, s’ils en parlent beaucoup, ils la connaissent mal. Un quart des habitants pense que la Suisse fait partie de l’Union, tandis qu’une majorité ignore le nombre de pays appartenant à la zone euro (19). Hélas, les Français ne sont pas les moins ignorants, et notre dossier permettra sans doute de combler quelques lacunes !

Le sentiment d’appartenance à une entité commune a fait son chemin, mais beaucoup sépare encore les Européens. Entre l’Est et l’Ouest du continent, les valeurs sont différentes, que ce soit à propos des relations entre femmes et hommes, de la reconnaissance de l’homosexualité ou de la prise en compte des questions environnementales. Quelles politiques communes bâtir dans ces conditions ? Les cartes parlent mieux que mille et un discours. Elles expliquent ce goût d’inachevé qui vient à l’évocation de la construction européenne.

Restent des réalités tangibles. La paix, dans ce vieux continent meurtri par tant de guerres. La libre circulation, incarnation la plus concrète de l’Union, avant l’euro. Et un parlement à Strasbourg, où siègent 751 députés dans un bâtiment symbolisant l’espoir d’une construction inachevée. Osez la visite du monument ! En quelques pages, vous comprendrez mieux ce qu’est l’Europe aujourd’hui.

Inde, Algérie, Groenland, Prague... dans ce numéro vous découvrirez aussi quantité de lieux qui vous aideront à saisir notre monde d’aujourd’hui. Sans oublier Hauteville House à Guernesey, la maison d’exil de Victor Hugo, qui rouvre ses portes après une importante rénovation. Dans ce jardin, le 14 juillet 1870, le grand poète et écrivain avait planté le « chêne des États-Unis d’Europe ». Un visionnaire de génie.

Stéphanie Tisserond et Jean-Paul Arif