Par Jérôme Marcadé, fondateur de Jardins en art. Auteur de Lieux d'inspiration - Maisons et jardins et écrivains normands (éditions des Falaises), prix de l'académie de Rouen.
Victor Hugo est un nomade avant l’heure. Il a vécu dans près de vingt-cinq lieux différents, et il connaît son premier domicile fixe à l’âge de 7 ans seulement. C’est dans la nuit du 26 février 1802 que Sophie Hugo donne naissance à son troisième fils dans une belle maison de la Grande Rue de Besançon. Son époux, le chef de bataillon Léopold Hugo, est alors en garnison dans l’est de la France. Pendant ses premières années, le jeune Victor est balloté de ville en ville au gré des mutations paternelles qui le conduisent jusqu’en Corse. Ce n’est qu’en 1809 que Sophie, lasse d’une vie instable et d’un mari volage, pose ses valises à Paris avec ses trois jeunes garçons. Elle s’installe dans une vaste demeure, qui autrefois abritait le couvent des Feuillantines, dans le quartier du Val-de-Grâce.
Le lieu de l'enfance : le couvent des Feuillantines
Ce sera la « Maison de l’Enfance » comme il l’écrit joliment dans Actes et Paroles : « Je vivais dans les fleurs. Je vivais dans ce jardin des Feuillantines, j’y rôdais comme un enfant, j’y errais comme un homme… » Le parc laissé à l’abandon impressionne le jeune enfant, et lui donnera très certainement plus tard le goût des jardins naturels.
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