Par la Rédaction
paru en décembre 2018
L'Âme des Lieux N° 3
    • L’est, hors du contrôle de l'État
    • Journalistes et militants assassinés

    République démocratique du Congo : la défi de la démocratie

    Depuis son indépendance en 1960, le pays de Mobutu et Kabila n’a jamais connu de transition pacifique et démocratique. Et les violences des milices, comme de l’armée, perdurent dans l’est du territoire.
    Par Étienne Augris, professeur d'histoire-géographie

    Emmanuel Ramazani Shadary deviendra-t-il le nouveau président de la République démocratique du Congo, le 23 décembre prochain ? Il est en tout cas le candidat adoubé par Joseph Kabila, président du pays depuis 2001. Celui-ci n’a pas pu se représenter, la constitution lui interdisant un troisième mandat. Il a cependant réussi à prolonger son mandat de deux ans, l’organisation de l’élection présidentielle ayant été sans cesse reportée. L’affaire n’est toutefois pas réglée. De nombreuses incertitudes planent encore sur le scrutin et font craindre un report. Des opposants n’ont pas pu s’inscrire (Katumbi) ou ont été invalidés (Bemba) par une commission électorale qui manque d’indépendance, et les listes électorales n’ont pas pu être révisées. Enfin, les « machines à voter » sont considérées par l’opposition qui peine à s’unir – ce qui est un handicap alors que l’élection n’est qu’à un tour – comme de possibles « machines à tricher ». Ainsi, l’élection démocratique du nouveau président congolais s’annoncent- elle comme un défi de taille, alors qu’aucune alternance ne s’est déroulée pacifiquement et démocratiquement depuis l’indépendance, en 1960.

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