Lors de la prise de pouvoir des communistes en 1949, seuls 10 % des Chinois habitaient en ville, soit 50 millions de personnes. Fin 2017, le taux d’urbanisation est de 58 % ce qui représente 814 millions de personnes1 ! Aujourd’hui, le nombre de citadins chinois équivaut à la population totale de l’Union européenne et des États-Unis ! Les villes sont de vrais acteurs de la croissance chinoise et constituent des points d’amarrage aux réseaux mondialisés ou, comme le disent les géographes, à l’archipel métropolitain mondial (O.Dollfus,1996). Elles captent les investissements nationaux, accueillent les firmes multinationales, attirent les Chinois de l’intérieur aimantés par les fastes du mirage urbain. La grande ruée vers le littoral a permis la croissance des villes-champignons qui, en quelques décennies, ont gagné, pour certaines, le statut de mégapoles c’est-à- dire de villes mondiales de plus de 10 millions d’habitants. Le temps du discours anti-urbain de la Révolution culturelle semble bien éloigné !
L’appétit insatiable de Shanghai
Shanghai apparaît comme un véritable laboratoire de la modernité et du gigantisme urbain. La ville – capitale économique de l’Empire du Milieu et premier port mondial – compte près de 25 millions d’habitants. Cette cité tentaculaire a vu sa superficie multipliée par 12 depuis 1990. Elle a avalé ses périphéries, formé des villes nouvelles, et son appétit pour le béton semble insatiable.
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