Par Fabrice Jonckheere, auteur et photographe
Par son oeuvre, Le Seigneur des anneaux, Tolkien a rendu célèbre « la terre du Milieu », un territoire issu des sagas scandinaves. Ce pays fictif entouré par des océans de glace, au centre du monde, ressemble étonnamment à ce que les Inuits dénomment « Kalaallit Nunaat » – la terre des hommes –, leur île bien réelle : le Groenland.
Ce territoire immense occupe en effet une position centrale dans le Grand Nord, à la croisée des routes et des cultures. De ce fait, à bien des égards, il cultive les paradoxes. Étendu sur 2 millions de kilomètres carrés, il n’est habité que sur ses marges. Avec 0,14 habitant au kilomètre carré, c’est ainsi le pays le moins peuplé au monde : sur un territoire cinq fois plus étendu que la France vit une population équivalente à celle de la ville de Lorient, 57 000 habitants. Tout à la fois terre autochtone inuk et « pays et territoire d’outre-mer européen » rattaché au Danemark, le Groenland suscite aujourd’hui la convoitise de nombreux autres pays. Chine, Russie et États-Unis entendent profiter du changement climatique pour exploiter ses ressources naturelles, jusqu’ici préservées des entreprises industrielles étrangères. Par ailleurs, le tourisme s’y développe lentement, ce qui modifie le rapport de la grande île au reste de la planète. Les mutations se succèdent donc au Groenland depuis quelques décennies, quitte à brouiller les images établies, mais aussi les réalités que l’on croyait intangibles.
Par son oeuvre, Le Seigneur des anneaux, Tolkien a rendu célèbre « la terre du Milieu », un territoire issu des sagas scandinaves. Ce pays fictif entouré par des océans de glace, au centre du monde, ressemble étonnamment à ce que les Inuits dénomment « Kalaallit Nunaat » – la terre des hommes –, leur île bien réelle : le Groenland.
Ce territoire immense occupe en effet une position centrale dans le Grand Nord, à la croisée des routes et des cultures. De ce fait, à bien des égards, il cultive les paradoxes. Étendu sur 2 millions de kilomètres carrés, il n’est habité que sur ses marges. Avec 0,14 habitant au kilomètre carré, c’est ainsi le pays le moins peuplé au monde : sur un territoire cinq fois plus étendu que la France vit une population équivalente à celle de la ville de Lorient, 57 000 habitants. Tout à la fois terre autochtone inuk et « pays et territoire d’outre-mer européen » rattaché au Danemark, le Groenland suscite aujourd’hui la convoitise de nombreux autres pays. Chine, Russie et États-Unis entendent profiter du changement climatique pour exploiter ses ressources naturelles, jusqu’ici préservées des entreprises industrielles étrangères. Par ailleurs, le tourisme s’y développe lentement, ce qui modifie le rapport de la grande île au reste de la planète. Les mutations se succèdent donc au Groenland depuis quelques décennies, quitte à brouiller les images établies, mais aussi les réalités que l’on croyait intangibles.
Lire la suite ?
Vous êtes abonné ?
Pour lire la suite, saisissez vos identifiants
Quelle est l'adresse email avec laquelle vous vous êtes inscrit ?