Texte par Antoine de Baecque, professeur à l'ENS, auteur. Photographies : Patrick Fabre, maison de la Transhumance
Au printemps 2020, les randonneurs pourront emprunter un nouveau GR, le 69, qui reprendra, sur cinq cents kilomètres et à raison de quatre semaines de marche, l’ancien chemin de la transhumance, la « draille des troupeaux », la routo, qui menait les moutons de la Crau en Piémont italien par la vallée de la Stura. Une association, la Maison de la Transhumance, portant cet ambitieux « Projet Routo », a retrouvé (sur le cadastre), négocié (avec les propriétaires), retracé (sur des cartes puis sur le terrain lui-même) et réactivé ce sentier.
La draille classique – la plus suivie – traversait, depuis Arles, la grande steppe de la Crau, au pied des Alpilles, puis le pays d’Aix, suivant l’ancienne voie aurélienne sous la montagne Sainte-Victoire, montait sur le plateau de Valensole, passait par la vallée de la Bléone, à Digne, puis gagnait la Haute-Ubaye par les cols du Labouret et du Bernardez. Après le pays de Barcelonnette, elle montait sur les grands alpages de Restefond ou du Lauzanier, enfin se prolongeait jusqu’au Piémont italien par le col de Larche. De multiples drailles secondaires irriguaient les alpages plus reculés et permettaient à tous les troupeaux de trouver destinations et pelouses d’altitude préalablement négociées par les éleveurs provençaux avec les communes.
Au printemps 2020, les randonneurs pourront emprunter un nouveau GR, le 69, qui reprendra, sur cinq cents kilomètres et à raison de quatre semaines de marche, l’ancien chemin de la transhumance, la « draille des troupeaux », la routo, qui menait les moutons de la Crau en Piémont italien par la vallée de la Stura. Une association, la Maison de la Transhumance, portant cet ambitieux « Projet Routo », a retrouvé (sur le cadastre), négocié (avec les propriétaires), retracé (sur des cartes puis sur le terrain lui-même) et réactivé ce sentier.
La draille classique – la plus suivie – traversait, depuis Arles, la grande steppe de la Crau, au pied des Alpilles, puis le pays d’Aix, suivant l’ancienne voie aurélienne sous la montagne Sainte-Victoire, montait sur le plateau de Valensole, passait par la vallée de la Bléone, à Digne, puis gagnait la Haute-Ubaye par les cols du Labouret et du Bernardez. Après le pays de Barcelonnette, elle montait sur les grands alpages de Restefond ou du Lauzanier, enfin se prolongeait jusqu’au Piémont italien par le col de Larche. De multiples drailles secondaires irriguaient les alpages plus reculés et permettaient à tous les troupeaux de trouver destinations et pelouses d’altitude préalablement négociées par les éleveurs provençaux avec les communes.
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