Par Mathieu Frachon, journaliste
Nous sommes le 23 janvier 1978 à 10 h 30. Une Peugeot 604 grise sort du 33 Avenue Foch, un immeuble très chic, une belle résidence calme. Comme chaque matin Jean Denis, le chauffeur, s’engage dans la contre-allée. Dans le véhicule, à l’arrière, le P.D.G. du groupe Schneider, Édouard- Jean Empain entame sa journée de travail. Comme chaque matin, la 604 va tourner à gauche au bout de la contre-allée. Comme chaque matin, l’équipage de M. le baron va faire le tour de l’Arc de Triomphe et s’engouffrer dans la circulation parisienne. Comme chaque matin… Mais pas ce matin-là !
Une mobylette est couchée par terre… Un accident? Jean Denis arrête la voiture. Une mobylette prolétarienne au milieu d’une contre-allée de la très chic avenue Foch, c’est surprenant. Sur la droite de la Peugeot, est garée une Renault Estafette. A peine la 604 s’est-elle arrêtée que des hommes cagoulés en surgissent. Ils sont armés:
- Descend ou on te bute !
Le chauffeur obéit, on le jette à l’arrière de l’Estafette. Le baron est menotté, baillonné et aveuglé par du sparadrap. Un des hommes prend le volant de la 604, la mobylette est écartée, la voiture remonte la contre-allée et prend l’avenue Foch, suivie par l’Estafette. Tout cela a duré moins d’une minute. Le chauffeur Jean Denis est assommé puis largué porte Maillot. La 604 sera retrouvée dans un parking souterrain, vierge de toute empreinte.
Le baron Empain a été enlevé !
Cet enlèvement de P.D.G. ne vise pas n’importe qui. Édouard-Jean Empain est le patron de Schneider SA, un fleuron de l’économie française. Ce Belge de 41 ans règne sur 150 000 employés dans le monde entier. Il a arraché la prop
Nous sommes le 23 janvier 1978 à 10 h 30. Une Peugeot 604 grise sort du 33 Avenue Foch, un immeuble très chic, une belle résidence calme. Comme chaque matin Jean Denis, le chauffeur, s’engage dans la contre-allée. Dans le véhicule, à l’arrière, le P.D.G. du groupe Schneider, Édouard- Jean Empain entame sa journée de travail. Comme chaque matin, la 604 va tourner à gauche au bout de la contre-allée. Comme chaque matin, l’équipage de M. le baron va faire le tour de l’Arc de Triomphe et s’engouffrer dans la circulation parisienne. Comme chaque matin… Mais pas ce matin-là !
Une mobylette est couchée par terre… Un accident? Jean Denis arrête la voiture. Une mobylette prolétarienne au milieu d’une contre-allée de la très chic avenue Foch, c’est surprenant. Sur la droite de la Peugeot, est garée une Renault Estafette. A peine la 604 s’est-elle arrêtée que des hommes cagoulés en surgissent. Ils sont armés:
- Descend ou on te bute !
Le chauffeur obéit, on le jette à l’arrière de l’Estafette. Le baron est menotté, baillonné et aveuglé par du sparadrap. Un des hommes prend le volant de la 604, la mobylette est écartée, la voiture remonte la contre-allée et prend l’avenue Foch, suivie par l’Estafette. Tout cela a duré moins d’une minute. Le chauffeur Jean Denis est assommé puis largué porte Maillot. La 604 sera retrouvée dans un parking souterrain, vierge de toute empreinte.
Le baron Empain a été enlevé !
Cet enlèvement de P.D.G. ne vise pas n’importe qui. Édouard-Jean Empain est le patron de Schneider SA, un fleuron de l’économie française. Ce Belge de 41 ans règne sur 150 000 employés dans le monde entier. Il a arraché la prop
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