Par Anne Sauty de Chalon, journaliste
Certes, il y a ce nom. Laon, syllabe unique et sourde, que l’on confond parfois avec Lens. Et pourtant… L’hommage d’un Victor Hugo devrait suffire à distinguer l’extraordinaire acropole, lui qui écrivait que « tout est beau à Laon, les églises, les maisons, les environs, tout ». Pourquoi donc associer ce lieu à une morne plaine froide et embrumée, alors que le nom choisi par les Celtes – Montloon – signifie « mont clair » ?
Question d’image, évidemment, au propre comme au figuré. Songez qu’aucun monument de cette ville d’art et d’histoire, pas même la cathédrale, appelée la « Montagne couronnée » , n’apparaît en 3D sur Google Earth ! Comme si nul ne savait que la cité abrite le premier secteur sauvegardé de France1. D’ailleurs, le maire, Éric Delhaye, compare sa commune de 25 000 habitants à un « angle mort » : on n’y trouve ni industries, ni université, ni TGV. L’édile redoute même que le TER perde son terminus parisien. Quant à la N2 Laon-Paris, elle n’est que partiellement en quatre voies. Seule consolation, la ville attrape quelques touristes de l’A26 (Calais- Reims), dite « l’autoroute des Anglais », intrigués par les flèches de la cathédrale dans le lointain…
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