Par Charles Riondet, docteur en histoire
L’image du basket a bien changé. Le troisième sport collectif de France en nombre de licenciés est très populaire dans les grandes agglomérations. Plutôt proche, d’ailleurs, de la culture hip-hop. Pourtant, à y regarder de plus près, les statistiques de la pratique du basket en France montrent une étonnante implantation rurale de ce sport. Et plus précisément dans les départements du Maine-et-Loire, des Landes et de la Loire. Des terres historiquement sous forte influence de l’Église catholique. Rural et catho le basket ?
Le basket-ball naît aux États-Unis à la fin du XIXe siècle, dans la lignée d’un mouvement appelé la « muscular Christianity »1, qui prône l’idée que les activités physiques concourent à une éducation complète des jeunes gens, à condition de codifier les jeux déjà existants en les rendant moins violents et plus moraux. En 1891, un professeur de la YMCA (Young Men Christian association) de Springfield (Massachusetts) met au point une discipline sportive destinée à occuper les jeunes pendant les froids hivers de la Nouvelle-Angleterre. James Naismith s’inspire du football américain qu’il pratique assidûment l’été, mais y enlève la notion de contacts physiques. C’est une particularité essentielle du basket, qui est considéré dès l’origine comme un sport noble, voire féminin, puisqu’il est l’un des rares pratiqué aussi bien par les hommes que par les femmes. S’ajoute à cette caractéristique majeure celle de l’adresse, puisque le but du jeu est de lancer un ballon dans un panier à pêches (peach basket) situé en hauteur.
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