Je suis né dans un p’tit village, qu’a un nom pas du tout commun, bien sûr entouré de bocages, c’est le village de Saint-Martin… » La rengaine du chansonnier François Béranger rappelle une réalité incontestable : 3 675 églises et 485 hameaux ou villages sont placés sous l’égide de Martin de Tours, à travers la France. Une fréquence liée à l’histoire du patron de la Gaule romaine puis protecteur des royautés mérovingiennes et carolingiennes – l’équivalent d’une consécration au Panthéon.
Originaire de la province de Pannonie, dans l’actuelle Hongrie, Martin est fils d’un officier supérieur de l’armée romaine, qui le contraint à s’engager dans la légion. Devientil pour cette raison un militaire anticonformiste ? Si la mémoire populaire a retenu l’épisode du manteau qu’il partage avec un pauvre – concrètement, il lui donna la doublure qui lui appartenait, tandis que le reste de l’habit était propriété de l’Empire – son fait de gloire combattant se déroule face aux Alamans, lorsqu’il se fait enchaîner au-devant de l’ennemi pour servir de bouclier humain : manifestation de sa sainteté ou coïncidence heureuse, les Alamans décident de ne pas engager le combat.
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