Naissance, apogée et disparition du premier État polonais
Une renaissance inattendue
Faire d'une histoire multiculturelle une mémoire monolithique
La Pologne à ses mémoires
La complexité actuelle des débats mémoriels en Pologne trouve ses origines dans l’histoire du pays. Et notamment dans la Deuxième République, qui aurait eu 100 ans le 11 novembre prochain.
Par Benjamin Foissey, chef de département à l'ONACVG (Office national des anciens combattants et victimes de guerre)
Alfred Jarry situe l’action de sa pièce Ubu roi « en Pologne, c’est-à-dire nulle part ». Simple boutade ? Ce pays aux contours si mouvants, disparu de la carte d’Europe au moment où l’écrivain écrit ces mots (en 1896), n’a cessé cependant d’incarner des idées parfois contradictoires : bravoure désespérée face aux lois d’airain du jeu des puissances lorsque le pays fut partagé entre ses grands voisins, trou noir mémoriel incarnant l’éternel retour des pires démons de l’histoire – et notamment l’antisémitisme –, bastion catholique ou encore modèle aujourd’hui controversé de démocratie autoritaire. Le centenaire de la seconde indépendance polonaise nous permet, en resituant cet événement dans le temps long, de mettre en perspective voire de déconstruire certaines de ces images, mais aussi d’éclairer le présent.
sources : G. Duby, Grand Atlas Historique, Larousse, 2011 ; Grosser Historischer Weltatlas, BSV, 1981
Naissance, apogée et disparition du premier État polonais
Comme plusieurs pays d’Europe centrale et septentrionale autour de l’an mil, la Pologne intègre l’histoire européenne, aux yeux des chroniqueurs, par la conversion de son souverain au catholicisme : Mieszko Ier, duc des Polanes (vaste confédération tribale slave du nord et de l’ouest de l’actuelle P
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